Envisager / Facing

Numéro 8, automne 2006

Sous la direction de
Johanne Villeneuve

Les visages s’imposent sous diverses formes, à travers diverses relations et en divers retours — souvenirs, empreintes, projections —, par effets de présence. Au-delà des catégories de la « surface » et de « l’expression » aisément repérables dans l’étude du visage ou dans sa description, la visagéité engage de manière pareillement dynamique deux visées techniques dont les apex se croisent en bout de ligne : « figurer » et « envisager ». D’emblée, la question du visage semble appeler celle de l’image. Le visage comme point de mire fantasmatique de toute image et point de chute de toute figurabilité, voilà une obsession qui traverse autant le christianisme que la psychanalyse et l’histoire des techniques de l’image, comprises dans leur dimension auratique, de la photographie au cinéma, en passant par la peinture. Mais la question du visage, en tant qu’elle suppose aussi l’envisagement, emporte l’interprétation de l’image du côté des enjeux identitaires et collectifs, vers une « époqualité » des visages, vers les médiations techniques qui les font apparaître, vers leur historicité au regard des groupes sociaux, des tensions et des rapports interculturels que leur figuration trahit.

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