Numéro 7, printemps 2006
Sous la direction de
Bertrand Gervais et Maïté Snauwaert
L’œuvre de Sophie Calle a une composante littéraire importante, qui l’inscrit dans la lignée de Perec et d’autres oulipiens par son principe ludique d’une écriture à contraintes. Mais elle relève surtout fortement du champ plastique et du domaine des relations intermédiatiques, par la présence importante du photographique dans son travail, l’investissement de lieux, la mise en espace de personnes et d’objets dans des installations insolites, sans oublier l’apport vidéographique. L’intermédialité de son œuvre se joue également, sur le plan des relations que l’art et la vie entretiennent dans son travail, à travers l’éventail de récits intimes aux provenances multiples qu’elle déploie. Suiveuse d’inconnu mais aussi « artiste “m’as-tu-vu” », Sophie Calle demande à être suivie, pistée, filée, d’exposition en intervention médiatique, d’installation en livre, de vidéo en feuilleton journalistique. Les textes de ce numéro sillonnent les parcours de l’artiste, avec pour supplément le dossier visuel qu’elle a eu la gentillesse de réaliser pour la revue, reprenant sous une forme légèrement différente, et dans une présentation inédite, l’œuvre Vingt ans après (2001).