Numéro 13, printemps 2009
Sous la direction de
Suzanne Leblanc
L’objectif du présent numéro est de faire la lumière sur des usages du verbe « programmer » qui ne coïncident pas avec celui auquel l’informatique nous a habitués. Ces usages, bien qu’ils n’excluent pas nécessairement la présence de l’ordinateur, ont pour caractéristique de le déborder, de le contextualiser, ou encore de s’inscrire dans un continuum avec certains usages antérieurs à son apparition. Faut-il attribuer à ces usages alternatifs la puissance d’une rupture paradigmatique quant à l’activité de programmation, ainsi qu’aux fonctions de l’ordinateur ? Un glissement s’observe depuis une position réductionniste correspondant au développement de machines logiques vouées à l’atteinte d’objectifs bien déterminés vers une attitude contextualiste adaptée aux circonstances de l’actualité. Un « paradigme climatique » — lequel couvre une pluralité de phénomènes allant du temps qu’il fait à la bourse et ses variations — permettrait de mieux caractériser les différents aspects du geste de programmer. Les articles qui suivent évoquent donc, à travers les différents gestes de programmer, un rapport à la matière profondément modifié. En témoignent l’art actuel ainsi que, plus généralement, l’idée que nous nous faisons de notre identité, de notre « artefactualité » et, avec elles, de notre propre prédictibilité.