reproduire / reproducing

Numéro 17, printemps 2011

Sous la direction de
Suzanne Paquet

Reproduire, c’est faire passer un objet, une portion de territoire, une image, une voix, une œuvre d’une matière à une autre, d’un média à un autre, tout aussi bien que d’un lieu à un autre et d’un temps à un autre. Par le biais de leur reproduction, les œuvres d’art sont ainsi rendues mobiles et voyageuses, s’hybridant et se croisant avec d’autres médias. Le souhait de reproduire fut en premier lieu, on le sait, celui d’imiter la nature. C’est d’abord par des modes plastiques et manuels — dessin, peinture et moulage — que l’on est arrivé à copier les choses du monde. Et lorsqu’il devint possible de transposer la nature en des œuvres dignes d’admiration, on chercha à dupliquer celles-ci, d’abord à la main, puis par des méthodes autorisant des tirages multiples, comme la gravure et la photographie. Si la problématique de la reproduction est si actuelle, c’est que tout, aujourd’hui, est voué à être dupliqué, copié, à proliférer pour mieux se propager à travers un large régime, celui du numérique, qui a absorbé bien des techniques, rendant tout similaire par le code et infiniment multipliable. Les copies et fac-similés d’œuvres d’art, leur mobilité — temporelle tout aussi bien que spatiale — constituent les principales lignes de force suivant lesquelles — sans que cela soit restrictif — ce numéro d’Intermédialités a été conçu.

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